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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 117
Rappelle-toi, Barbara
C'était l'été 1996. Nous étions en vacances à la ferme, en famille. Il faisait beau. J'étais bronzée, je me sentais jeune (!), belle (!!), j'avais envie de jouer les sauvageonnes (!!!). Il y a des moments comme ça, rares, privilégiés, où le passé et le présent se rejoignent... Chapeau de paille délavé, débardeur noir, vieux jean coupé à mi-cuisse, pieds nus, je jouissais de cet état de grâce sensuel dû, sans doute, au soleil, à l'odeur des blés, aux chevaux dans le pré voisin, à l'herbe haute où chantaient les grillons.
Barbara, l'aînée de mes petites-filles, s'approche en sautillant. Dix ans, rousse, toute légère dans la lumière, elle se plante devant moi et me scrute de haut en bas. Je lui souris. Nous sommes si proches l'une de l'autre, malgré les quelque quarante ans qui nous séparent ! Elle prend un air mutin, répond à mon sourire et lance gentiment :
— Cache tes vieux genoux, va !
Durant le reste des vacances — particulièrement caniculaires —, j'ai porté des pantalons.
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Commentaires
1benoît barvinVendredi 13 Avril 2012 à 08:56Répondre5guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:476guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:477guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:47
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