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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 108
La mauvaise réputation
Rue de la Madone, à Paris, en 2003. Un copain, qui essayait d’arrêter de fumer, m’avait fait découvrir les cigarettes à l’eucalyptus, vendues en pharmacie. Je les avais goûtées, trouvées délicieuses et adoptées. Si bien qu’un jour...
La chose m’a été racontée par Ingrid, la copine de mon fils, qui vivait sur le même palier que nous. En se rendant au travail, elle passe devant la loge de la concierge qui pérore au milieu d’un attroupement de locataires, visiblement très agités.
— Que se passe-t-il ? demande-t-elle.
— Y a encore des voyous qui fument de la marijuana dans les étages, glapit la concierge. Vous ne sentez pas ?
Ça sent, en effet. Fortement. L’eucalyptus.
— Moi, c‘est bien simple, je n’ose plus sortir chez moi, trépigne une retraitée.
— Nous non plus, approuvent ses voisins. On a bien trop peur de se faire attaquer, avec ces drogués qui traînent partout. Il faudait appeler la police !
Ingrid qui entre-temps a identifié l’odeur, éclate de rire.
— Ne vous inquiétez pas, dit-elle, ce ne sont pas des voyous, c’est ma belle-mère.
Et, sans autre explication, elle s’éclipse. Je vous laisse imaginer les regards lourds qui se sont posés sur moi quand je suis descendue chercher mon courrier !
A dater de ce jour, et en dépit de mes explications — qu’ils n’ont pas crues —, tous ces braves gens m’ont eue « dans le nez ».
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Commentaires
1OrchéonMercredi 4 Avril 2012 à 13:07Répondre5guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:486guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:487guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:48
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