• GRAND MOMENT DE SOLITUDE 172 (TOME2)

                                                                 R.M.I.

     

           Dans le courant des années 80, sur mes conseils, Sylvain, sans travail ni revenus, se résout à s’inscrire au R.M.I. Muni du dossier opportun — et après une attente de deux heures et des broutilles —, il se présente au guichet pour formuler sa requête.  

             —Payez-vous un loyer ? lui demande l’employée.

             — Non, je vis chez mon amie.

             ­ — Alors, pourquoi, voulez-vous le R.M.I. ?

             — Euh… pour pouvoir manger.

             — Et votre amie, quand elle fait cuire un steak, elle ne vous en donne pas un morceau ?

             Sylvain, du tac au tac :

             — Elle est végétarienne !

             La répartie est assez vive pour que toute la salle en profite, ce qui met en lumière la mauvaise foi de la dame, et se solde par un grand éclat de rire. D’autant qu’étant venue « soutenir » mon compagnon dans l’humiliante démarche, j’ai suivi  le débat, et ne me prive pas de glapir haut et fort :

             — Je confirme ! Chez moi, on ne  mange que des choux de Bruxelles, et ceux qui n’aiment pas ça, ceinture !

     

             Sylvain n’obtint jamais le R.M.I. Il ne remplissait pas les conditions requises (dixit le courrier qui nous parvint quinze jours plus tard). Quel était le motif de cette décision ? Le  zèle d’une fonctionnaire qui veillait  jalousement sur les deniers publics, ou sa susceptibilité froissée ? Toujours est-il que Sylvain, qui raffolait de la bavette et de l’entrecôte, en fut réduit, par décret administratif, à ne plus se nourrir que de haricots verts et de radis, ce qui lui rendit sa ligne de jeune homme, et, accessoirement,  me fit passer pour une mégère.  

     

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  • Commentaires

    1
    Catherine
    Vendredi 23 Janvier 2015 à 01:25

    Ô que c'est bon de rigoler comme ça !!!!

    2
    Luna
    Vendredi 23 Janvier 2015 à 07:36

    Moi ça me fait rire jaune parce que nourrir une ou deux personnes c'est pas le même budget. Surtout quand l'une des deux personnes a mon appétit. Et une fois que mon steak est dans mon assiette, seul un inconscient qui ne tient pas à la vie s'aviserait de m'en soutirer un morceau.

    3
    Vendredi 23 Janvier 2015 à 09:53

    BONNE RIGOLADE, MESDAMES, Ô COQUINES INTÈGRES : SI J'ARRIVE ENCORE À VOUS FAIRE MARRER, C'EST QUE LE Castor remplit à ravir sa tâche de remonteur de moral. Vive lui et son talent de youpiteur, n'est-ce pas Luna !

    4
    Luna
    Vendredi 23 Janvier 2015 à 10:22

    Wouich he

    5
    Vendredi 23 Janvier 2015 à 10:42

    Mais, qu'est cela donc ? Passerai-je pour un turlupin pimpin ? Le youpitisme est un art millémillémillénaire tout ce qu'il y a de sérieux, qui nous vient des âges farouches avec Relan, le fils de Cradô.

    6
    Mardi 10 Février 2015 à 16:14

    un tulrupin pimpin ? monsieur CAStor, c'est quoi ce langage ?

     

    7
    Mardi 10 Février 2015 à 22:16

    pccchhhh... ce jeune homme est insupportable !

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    8
    Mercredi 11 Février 2015 à 09:22

    omagad!, risquer sa vie pour un steack ! quel courage !

    9
    Luna
    Mercredi 11 Février 2015 à 09:27

    Certains s'y sont pourtant risqués (plus inconscients que courageux, d'ailleurs...)

    10
    Jeudi 12 Février 2015 à 15:49

    des suicidaires?

    11
    Jeudi 12 Février 2015 à 16:33

    Oui, des suicidaires. Ils sont en train de sécher dans le grenier.

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