• FOLLE D'AMOUR

    Chapitre 7

     Résumé des chapitres précédents : Une fois n’est pas coutume, Charlie et Nora ont délaissé leur tanière pour aller admirer le clown Boris, qui passe au théâtre d’Auxerre.

     

             Le parvis du théâtre se peuple peu à peu.

             — On bouge ? suggère Charlie qui suit tout ça de près.

             Il consulte l'addition, laisse trois pièces entre les verres vides, se lève, Nora sur les talons.

             Bientôt, le théâtre ouvre ses portes sur une salle à l'italienne, d'un luxe désuet — mirifique. Moulures, rosaces, ors éteints. Fauteuils de velours pourpre usés jusqu'à la corde, lourds brocards effrangés, tentures. Triple balcon aux volutes vermoulues. Baignoires suspendues, telles des montgolfières, entre terre et chapiteau.

             Nora salive. Cet endroit fascinant, importé d'un autre âge, la triture en-dedans. Des générations d'acteurs ont usé leurs semelles, sur ces planches. Sué, pleuré, douté. Simulé fonctions triviales et aspirations sublimes. Ça force le respect. Comme un lieu de culte, un prétoire, un cimetière. N'importe quel réceptacle des épanchements humains, quoi !

             — Fantastique ! résume-t-elle.

             Les spectateurs s'installent. Brouhaha.

             — Ça me rappelle mes albums de quand j'étais petite.

             Sur quel mythe enfantin va se lever le rideau ? Guignol et Gnafron ? Arlequin ? Le Pierrot lénifiant de la commedia dell'arte ?

             La lumière s'éteint. Silence progressif. Trois coups à vous donner le frisson, puis Boris.

             Nora retient son souffle.

                                                                                                                    (A suivre)

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 14 Février 2013 à 09:06
    Benoît Barvin
    "Nora retient son souffle"... Ben ça alors, tout comme nous! Cette coïncidence...
    2
    Jeudi 14 Février 2013 à 09:15
    Benoît Barvin
    On s'en pourlèche donc les babines par avance, Chère Soeur, avec le sempiternel: "mais qu'a-t-elle donc encore inventé dans son esprit où musardent les Muses?"
    3
    Jeudi 14 Février 2013 à 18:15
    Castor tillon
    Espérons que Boris sera à la hauteur et qu'il ne va pas essuyer un Gnafron.
    4
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:37
    gudule
    'tention de ne pas le retenir trop longtemps. Parce qu'on est encore dans l'anodin, là. On ronronne. On se prépare lentement mais sûrement.
    5
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:37
    gudule
    Un peu défigurées, parfois, les muses...
    6
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:37
    gudule
    Mon dieu !
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    7
    Pata l
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:37
    Pata															l
    Hi, hi, très fort, le comm du Castor ! Et fort aussi, le suspense... Vite, lever de rideau !
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