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FOLLE D'AMOUR
Chapitre 15
Résumé des chapitres précédents : Charlie et Nora, provinciaux joyeux et fusionnels, montent à Paris, à la demande du célèbre clown Boris.
À peine six heures de route et la porte d'Italie est en vue. Honorable, comme moyenne ! Une chance : pour rejoindre le XIIIème, pas besoin de traverser Paris.
Le studio d'Anne est situé le long des voies de la gare d'Austerlitz, rue du Chevaleret. Un cinquième sans ascenseur, mais le jeu en vaut la chandelle : de là-haut, on a une vue imprenable sur le pont de Tolbiac, les enchevêtrements complexes du réseau SNCF, et plus loin, la Seine. En toile de fond, les entrepôts de Bercy, les Mercuriales de Bagnolet et, sur l'extrême-droite, en se penchant un peu, un bout du Sacré-Cœur. Le tout découpé sur un ciel d'une clarté aveuglante.
Accueillant, ce petit nid, malgré le manque de confort ! Difficilement habitable à long terme, mais parfait pour un breack. Quelques bouquins, des palmiers en plastique, un hamac...
— Décidément, constate Charlie, ta frangine ne s'est jamais remise de son voyage à l'ïle Maurice.
Nora ne répond pas. Elle jauge la solidité dudit hamac, suspendu à des pitons ancrés dans le mur.
— Ça m’a l'air confortable.
Anne a soigneusement étudié l'emplacement pour que le soleil donne en plein dedans.
— On peut bronzer à poil.
Tandis qu'elle se désape, Charlie farfouille dans la bibliothèque.
— Nom d'un chien, un vieux Jack London ! Je lisais ça quand j'étais môme.
Il se laisse choir sur un tas de coussins, près de la fenêtre.
— Je n'y suis pour personne.
L'après-midi débute à peine. Jusqu'au soir, ils vont se perdre, lui dans son roman, elle, dans un balancement hypnotique. Ils en oublieront le boire et le manger, et n'émergeront qu'à la nuit tombée, lui des blizzards du Grand Nord, elle des somnolences tropicales, en proie à une fringale de tous les diables.
— Toi qui connais le quartier, y a un fast-food dans le coin ? interroge Charlie, abandonnant bivouac, traîneaux et chiens. Je me taperais bien un double-cheese.
Nora saute du hamac, réenfile, en quelques contorsions, son jean légèrement trop étroit.
— Moi, un Bigburger, avec une tonne de ketchup et des frites.
Voilà que ne va pas arranger les choses !
(A suivre)
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Commentaires
1Benoît BarvinVendredi 22 Février 2013 à 07:44Répondre
On a sans doute un peu les mêmes souvenirs; moi c'est du studio d'un copain qui dominait des voies, lui, de la gare du Nord... ce genre de vue est intensément poétique (surtout quand on vient en touriste).5guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:376guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:377guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:378guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:379Pata lVendredi 29 Août 2014 à 13:3710guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:37
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