• FOLLE D'AMOUR

    Chapitre 32

     Résumé des chapitre précédents : Charlie a récupéré Nora salement shlass, après sa soirée avec l’ange. Et elle a cafté, pour Boris. Mais bon, la croit-il ?

     

             Le lendemain, tard dans la matinée :

             — Tu fais quoi, Charlie ? (murmure à peine audible)

             — Je prépare du café.

             Nora en a bien besoin : une barre incandescente lui perfore le front, d'une tempe à l'autre. Sans compter la nuque raide et cette phénoménale envie de gerber.

             Il sort de la cuisine, une tasse à la main. L'aide à s'asseoir. Lui colle une pile de coussins derrière le dos.

             — Avale ça, c'est bon pour c'que t'as.

             L'âcre fumet la fait grimacer, moitié plaisir, moitié nausée.

             Une gorgée. Ça brûle. C'est agréable. Le mal au cœur s'estompe en lousdé. Allez, une deuxième, histoire de confirmer.

             — Tu veux que je te masse le front ? suggère Charlie. Il y a de la pommade au menthol sur l'étagère.

             Sans attendre un acquiescement gagné d'avance, il s'enduit les paumes de crème translucide, les applique sur les sourcils noirs et fournis, puis, par petites touches, son pouce remonte vers la racine des cheveux. Nora ronronne.

             — Bon, maintenant que ça va mieux, il serait peut-être temps qu'on cause, conclut-il, en s'essuyant les doigts sur son tee-shirt. T'as raconté des conneries, hier ?

             — À propos ?

             — De Boris. Il ne t'a pas virée, hein ?

             — Que si ! Et plutôt deux fois qu'une.

             — Mais... comment se fait-il que je ne me sois rendu compte de rien ?

             — T'étais déjà à l'intérieur, en train de saluer tes petits camarades.

             La nuance de rancune n'échappe pas à Charlie. Traduction : tu m'as larguée, moi, ta tienne, pour deux pékins sans intérêt. J'ai même cru un instant — mais j'ai vite révisé mon jugement, rassure-toi — que tu étais complice de mon rejet.

             Balayant d'un haussements d'épaules sous-entendus et arrières-pensées, Charlie exige :

             — Je veux du concret ! Répète-moi exactement les paroles de Boris.

                                                                                                                              (A suivre)

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 11 Mars 2013 à 19:36
    Castor tillon
    Le clown blanc et l'Auguste vont-ils échanger quelques horions devant la belle bafouée, et faire les guignols ?
    (Je sais pas pourquoi, ça m'évoque le joueur de tennis Ievgueni Kafelguignol).
    Ça commence à être chaud.
    2
    Mardi 12 Mars 2013 à 10:57
    Tororo
    Pourquoi cette impression persistante que, chlass ou pas chlass, sous médocs ou pas sous médocs, amoureux ou pas amoureux, les garçons et les filles ne parlent pas la même langue?
    3
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Ah oui ? Toi aussi tu as cette impression ?
    @ Castor : et ça ne fait que commencer !
    4
    Pata l
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    Pata															l
    Et la belle s'abandonna à raconter ce sentiment d'avoir été délaissée...
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