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FOLLE D'AMOUR
Chapitre 33
Résumé des chapitre précédents : L’heure est aux explications. Et ces explications ont nom Boris.
Nora, tout d'une traite, les yeux fermés pour mieux se souvenir :
— C'est-une-séance-de-travail-fallait-pas-que-tu-viennes-on-n'est-pas-là-pour-s'amuser.
— Et tu n'as pas insisté ? bondit Charlie. Tu ne l'as pas remis à sa place ?
— T'es fou ? J'allais pas m'applatir devant ce con !
— Il fallait m'avertir au lieu de te sauver comme une voleuse.
— Quoi ? T'aurais voulu que je te tire par la manche : Papa au secours y a le monsieur qui m'embête ? J'aurais eu l'air de quoi, sans blague ?
— Tu as donc si peu confiance en moi ?
— Ce n'est pas une question de confiance, c'est une question de dignité. On me vire, je me tire, point barre. Tu imagines le malaise si j'étais rentrée de force ?
— Là n'est pas le problème : si Boris ne voulait pas de toi, il ne m'avait pas non plus, c'est aussi simple que ça.
— Tu aurais laissé passer la chance de ta vie ?
Geste tendre, à peine esquissé mais si explicite.
— TU es la chance de ma vie, ma louloute, fourre-toi bien ça dans le crâne.
« OooOoOOoooh, mon roudoudou d'amour... Continue sur ce ton, s'il te plaît, je sens que je reprends du poil de la bête. »
— Déconne pas, proteste Nora pour la forme. Tu sais bien tout ce que Boris signifie pour toi, sur le plan professionnel. Alors, bon, normal que je m'efface.
— Tu aurais vraiment été chez ta sœur, je dis pas. Mais te torcher la gueule dans des bars malfamés...
— Il n'était pas malfamé, ce bar, qu'est-ce que tu crois ! J’y ai même rencontré un très gentil jeune homme.
— Tu t'es laissée embarquer par un type ?
Elle rit, entre candeur et provoque, l'une et l'autre demeurant, chez elle, indissolubles.
— Pourquoi t'es pas rentrée, plutôt que de traîner ? insiste Charlie.
— Pas envie. J'ai à peine eu le courage de remonter la rue.
— Fallait prendre la voiture.
— C'est toi qui avais les clés.
— Alors, un taxi.
— Ben... c'est ce que j'ai fait, t'as pas remarqué ?
Ils s'affrontent du regard. Elle, avec défi, lui, défiant.
— T'as pas l'habitude, tu aurais pu tomber sur des violeurs, que sais-je ?
— Oh, dis, j'ai pas cinq ans ! J'y ai vécu, à Paris, je te rappelle. J'en suis pas morte.
Il n'est pas convaincu mais s'écrase. Et la couve des yeux. Cette bouche, quel chef-d'œuvre ! Il faut être taré pour fermer sa porte à une bouche pareille.
— Cet enculé de Boris va avoir de mes nouvelles !
(A suivre)
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Commentaires
1Benoît BarvinMardi 12 Mars 2013 à 07:55Répondre
N'empêche que Boris, c'est un enculé quand même.5guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:366guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:367guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:368guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:369Pata lVendredi 29 Août 2014 à 13:36
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