• FOLLE D'AMOUR

    Chapitre 36

    Résumé des chapitres précédents : Voilà, les choses sont claires. « Nora et moi, on est inséparables, a dit Charlie. On ne conçoit pas d’être éloignés, même pour une heure ! »

     

             Silence. Boris se penche machinalement vers la théière, la soulève, se ravise devant les tasses pleines, la repose. On sent qu'il se concentre. Qu'il prépare son réquistoire.

             — Charlie, déclare-t-il — et je m'adresse aussi à toi, Nora —, jusqu'à présent, tu as bossé en amateur. Tu as gagné trois ronds, tu t'es bien amusé, parfait. Libre à toi de persévérer dans cette voie, si le cœur t'en dit. Tu as associé ta compagne à tes activités, OK, c'est tout à fait sympa de ta part. Mais aujourd'hui, l'occasion t’est offerte de passer pro. Grand pro, même. Je ne te cache pas qu'il y a des ouvertures internationales, européennes en tout cas. Ça justifie bien quelques petites concessions. Ça justifie aussi une vraie bagarre, pas de la chipoterie. Cette bagarre, on sera quatre à la mener de front. Mais si chacun de nous ramène à tout propos, qui sa fiancée, qui ses copains, qui ses moutards, autant laisser tomber tout de suite. Le mélange travail-famille, ça ne mène à rien, et je sais de quoi je parle. Ta femme est adorable, tu dois faire bien des envieux, mais comme assistante, elle vaut pas un clou. Excuse-moi Nora, mais tu comprendras que, vu la situation, il m'est impossible de prendre des gants. Dans ma troupe, j'engage Charlie qui me paraît avoir les compétences requises, je n'engage pas Charlie ET Nora. En l'occurrence, Nora, je suis désolé de le dire, est un poids mort. Il n'est pas exclu qu'on s'éclate de temps en temps, et dans ce cas, elle sera la bienvenue comme la femme de Flip et celle de Galapia. Mais dans le cadre du boulot, niet. Ai-je été assez clair ?

             KO, Charlie. Comme après un direct au foie.

             — Hé bé..., émet sa lèvre blème.

             Nora a plus de répondant. Faible et fragile, certes, inadaptée aux contingeances du monde, mais pas carpette. 

             — C'est moi qui m'occupe de ses costumes, de ses marionnettes..., proteste-t-elle.

             — Nous engagerons un régisseur professionnel. Fini le bricolage !

             — Sa présence m'est indispensable, revendique Charlie, d’une voix blanche. Elle m'inspire, je teste mes idées sur elle. On a l'habitude de s'appuyer l'un sur l'autre.

                                                                                                                                       (A suivre)

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 15 Mars 2013 à 07:55
    Benoît Barvin
    Ca y est, ça se corse... Enfin, se "corse", vu leur réputation, à nos amis de cette belle île... Disons ça se "tend". Que va faire le petit couple guimauve amoureux? Vivement demain!
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    2
    Vendredi 15 Mars 2013 à 16:21
    Tororo
    Comme dit Benoit, il y a des suspenses comme ça, où à force d'être suspendu, on finit par être trop tendu!
    3
    Samedi 16 Mars 2013 à 05:08
    Castor tillon
    C'est pas du Hitchcock, mais la situation est extrêmement désagréable, si on se met à la place des petits. Le charisme et l'habile manipulation du Boris doit les écraser. Sans compter les enjeux qui les clouent.
    4
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Oui, bon, enfin, on n'est pas dans du Hitchcock, hein... Pas encore !
    5
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Castor ? J'ai cherché désespérément un jeu de mots dans ton post et je n'en ai pas trouvé. C'est moi ou tu as commenté sérieusement ?
    6
    Pata l
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    Pata															l
    Mouais, on dirait que les muses n’amusent pas Boris... Qu'il est tristement pro, ce parisien !!!
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