• FOLLE D'AMOUR

    Chapitre 38

    Résumé des chapitres précédents : Voilà Boris qui fait la leçon à Nora, maintenant. Décidément, ce type est imbuvable !

     

             — Ça suffit ! intervient Charlie que cet échange d'amabilités commence sérieusement à gonfler. Nora est assez grande pour savoir ce qu'elle veut, ce n'est pas à toi de lui dicter sa conduite. En ce qui concerne l'organisation du travail, OK, t'es le patron, mais tes leçons de morale, tu peux te les mettre où je pense. Et si ça ne te plaît pas, c'est le même prix.

             — Moi, ce que j'en disais..., grommelle Boris.

             — D'ailleurs, on ne va pas s'attarder. On a encore de la route, pas vrai Nora ? Deux cents cinquante bornes, avec la Titine...

             — Quand reviens-tu sur Paris ?

             — Aussitôt que ça s'avèrera nécessaire. Fais-moi signe dès qu'il y aura du nouveau.

             — Tu n'as toujours pas le téléphone ?

             — Toujours pas.

             — Un mauvais point pour toi. Prends au moins un portable, qu'on puisse te joindre, le cas échéant.

             — J'y penserai. Salut !

             Poignée de mains glacée.

             — Au revoir, Nora, soupire Boris. Et ne le prends pas mal si j'ai été un peu brutal.

             — Ne le prends pas mal non plus si je ne me suis pas écrasée, rétorque Nora, les lèvres tremblantes.

             Le temps de passer chercher leurs bagages, et ils sont sur la route. Le voyage est moins gai qu'à l'aller : chacun médite dans son coin. Nora pense au poney, aux tomates, au chat. À ses neurones en rade. À une vieillesse prématurée. Les travaux des champs, paraît que ça ride. Et les potagers, ça vous change en légume ? P't-être bien, à la longue. Est-il encore temps de redresser la barre ?

             « Quand on est  pro, on est tout seul, se dit Charlie. Normal, faut avoir les mains libres. Etre toujours sur la brèche pour les contrats, les journalistes, les relations publiques. Ma petite, dans tout ce tintouin, elle mourrait de peur. La prochaine fois que je monterai, je la laisserai chez nous, parmi les fleurs et les oiseaux. Dans un troquet, et saoule, à trois heures du matin... J'en ai froid dans le dos. Et avec un mec, de surcroît ! Pas sorcier de deviner où il voulait en venir, le fumier ! »

             — J'ai envie de musique, s'étire Nora.

             Elle sort de la boîte à gants un transistor datant de Mathusalem. Il crachotte sans scrupule mais remplit le silence. Elle cherche une fréquence, triture, tripatouille, et finit par tomber sur de l'opéra. Bizet. Dieu, que c'est tarte ! Le Top cinquante de nos ancêtres valait bien le nôtre.

             Mais bah, pour s'empêcher de penser, Carmen ou autre chose...

                                                                                                                                      (A suivre)

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  • Commentaires

    1
    Mardi 19 Mars 2013 à 21:20
    Castor tillon
    Ben non, il a pas le téléphone. Il préfère jouer au criquet dans les cabines.
    2
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Y en a qui savent ce qui est bon, hein !
    3
    Pata l
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    Pata															l
    Les travaux des champs, paraît que s' aride, surtout en période de canicule !Triste retour quand même, allégés des illusions qui les meublaient en arrivant :(
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