• FOLLE D'AMOUR

    Chapitre 46

     Résumé des chapitres précédents : Ça y est, les répétitions commencent. Bien que Charlie soit contre, Nora a tenu à l’accompagner. Tant pis si elle reste seule toute la journée. Au moins, ils dormiront ensemble...

     

             — Te bile pas pour moi, je suis un vrai coq en pâte, affirme Nora.

             Elle a de la lecture, le hamac, les WC sur le palier, un fast-food à côté. Et le centre commercial de la place d'Italie à un quart d'heure de marche, au cas où.

             Pas vraiment  rassuré, Charlie s'en va, la laissant livrée à elle-même. Il a rencard avec ses comparses à neuf heures tapantes, dans leur nouveau local : un entrepôt aménagé le long des quais.

             La porte à peine refermée :

             — Tâchons de ne pas perdre notre temps, décide Nora. Il y a quoi, dans cette foutue bibliothèque ?

             Que dalle. Des nanars sans le moindre intérêt, et même pas la queue d'une BD. Anne a horreur de ça. Quand elles étaient gamines, c'était un de leurs sujets de discorde. Un parmi tous les autres. La grande rationalisait jusqu'à ses envies de pisser, la petite arborait une cervelle pleine de trous. Aujourd'hui, la grande est avocate, la petite se bricole l'existence que l'on sait. Et là, tout de suite, se demande comment diable elle va pouvoir tuer les douze heures à venir.

             — Première étape : le café.

             Cela s'impose. Avant sa dose de caféine matinale, l'homme n'a rien d'humain. La femme non plus. Lorsque Dieu extirpa Adam de sa gangue d'argile, ce fut, n'en doutons pas, à l'aide d'un expresso. D'où le caractère sacré du breuvage et, par voie de conséquence, de son créateur.

             Elle court remplir sa petite casserole sur le palier, allume le camping-gaz. Et tandis que l'eau chauffe, se penche à la fenêtre. Le soleil, par chance, est de la partie ; salut, camarade ! Vues d'ici, les voitures qui circulent sur le pont de Tolbiac ressemblent à un jeu vidéo.

             Laquelle je choisis ? La rouge. Vroum, je double la bleue, la noire, je me rabats, je remets ça avec la grise, la blanche maintenant, oui, oui, victoire, je les gratte toutes ! Tiens, c'est quoi, ce bruit ? Ah, l'eau qui bout. 

                                                                                                                                          (A suivre)

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 25 Mars 2013 à 07:58
    Benoît Barvin
    "Lorsque Dieu extirpa Adam de sa gangue d'argile, ce fut, n'en doutons pas, à l'aide d'un expresso. D'où le caractère sacré du breuvage et, par voie de conséquence, de son créateur." Ben dites donc, Chère Soeur! Vous êtes rompue aux syllogismes religieux, à ce que je vois... J'avoue qu'il me plaît bien, celui-là. A Aristote également, qui doit se pâmer d'aise dans sa... heu... poussière?
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    2
    Lundi 25 Mars 2013 à 20:59
    Castor tillon
    Hein ? Pas la queue d'une BD ?!? Mais c'est la loose intégrale ! Heureusement qu'elle a le café, pôv'Pépette.
    Tiens, en parlant de café...
    3
    Mardi 26 Mars 2013 à 20:02
    Castor tillon
    http://nsm08.casimages.com/img/2013/03/26//13032608040114328911016320.jpg
    4
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Et en plus, c'est du Nes... et peut-être même de la Ricoré, va savoir !
    5
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Oh, trop joli !
    6
    Pata l
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    Pata															l
    Caféine et déprime out !
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