• FOLLE D'AMOUR

    Chapitre 59

     Résumé des chapitres précédents : Eh bien, v’là autre chose : Nora s’avoue jalouse de la femme de Galapia. Mais n’est-ce point là un habile stratagème pour pousser Charlie dans ses retranchements ?

     

             « C'est vrai qu'elle est sapée comme l'as de pique, pense Charlie, la gorge serrée à étouffer. Ça m'avait échappé, jusqu'ici. J'en raffole nue ou ondulant sous trois chiffons, mais elle ? Me suis-je jamais préoccupé de ses exigences vestimentaires ? Gougnafier que je suis ! Le pognon me semblait superflu, et elle suivait sans se plaindre. Elle rafistolait ses vieilles nippes, me piquait mon blouson faute d'en avoir un à elle, découpait ses T-shirts pour les moderniser. O ma Nora, ma Cendrillon ! Je suis sûr qu'en secret,  tu bavais devant les étalages. Tu rêvais de tenues somptueuses, de parures, de bijoux. D'élégance. Et je n'ai pas su discerner tes besoins, convaincu, comme un con, que JE te suffisais, moi, le raté, le minable, le comédien miteux.. » 

             Il a un dernier soubresaut :

             — C'était toi qui prétendais...

             — Je sais, coupe Nora, la moue coquettement humide, je suis idiote parfois. Le changement me fait peur. Fallait pas m'écouter.

             — Tu avais l'air si malheureuse...

             — Ça m'aurait passé, va. Si je t'avais vu sur scène hier soir, sûr, ça m'aurait passé.

             Quand tout fout le camp, il reste les clopes. Encore une chance que Charlie se soit remis à fumer. Sainte Nicotine dégote un restant de rogne dans ses certitudes en déroute.

             — Faudrait quand même savoir ce que tu veux, grince-t-il. Un jour tu dis blanc, le lendemain tu dis noir, comment veux-tu que je m'y retrouve ? Tu crois que j'étais à la fête, moi, hier ? Les boules, je les avais là, cocotte, et même plus haut. La notoriété, le fric.. c'est pour toi, figure-toi, que j'ai renoncé à tout ça. Évidemment, ça te passe au-dessus, t'as jamais pigé rien à rien. T'es vraiment la reine des truffes ! T'as attendu que j'aie bien avalé la couleuvre pour ramener ta fraise et me traiter de minable. Le bouchon, tu n'as pas l'impression de le jeter un peu loin ?

             Que si, elle a. C'en est même sidérant. Mais c'est pour la bonne cause.

             Encore une lichette de salive sur la grande bouche rouge, un regard en coin, et cette phrase lapidaire :

             — J'aimerais tellement que tu deviennes quelqu'un !

                                                                                                                                     (A suivre)

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 7 Avril 2013 à 23:43
    Castor tillon
    J'ai beau creuser mon ptit crâne de castor, je ne vois pas où sans grillon veut en venir. Ça me fiche la trouille. Si trouille il y a, ha ha.
    2
    Dimanche 7 Avril 2013 à 23:45
    Castor tillon
    Nan mais c'est vrai, quoi, Gudule. C'est angoissant, à la fin.
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    3
    Dimanche 7 Avril 2013 à 23:48
    Castor tillon
    On peut même pas aller voir plus loin à quoi elle joue, cent graillons.
    4
    Dimanche 7 Avril 2013 à 23:50
    Castor tillon
    Va falloir acheter le bouquin.
    Ou le commander chez "ReLIRE", pff.
    5
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Ho, Castor! Les jeux de mots AVANT le ptit déjeûner, c'est terrible !
    Et pour ceux qui, comme toi voudraient TRICHER et lire la fin en avance, je rappelle qu'on peut trouver le texte intégral au éditions Mic-Mac, dans un roman intitulé "Du moment que ce n'est pas sexuel". Atta, je cherche le lien.
    6
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    http://www.amazon.fr/moment-que-nest-pas-sexuel/dp/2917460075
    7
    Pata l
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    Pata															l
    Eh ben, drôlement sadique, cette estocade toquée !!
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