• FOLLE D'AMOUR

    chapitre 61

     Résumé des chapitres précédents : Après une nuit d’amour éblouissante – qu’elle a vécue comme un adieu, et Charlie comme une récompense –, Nora se fait la malle. Elle s’efface, histoire de laisser les coudées franches à son mari. C’était donc ça qu’elle mijotait depuis la veille ?

     

             Pour Montparnasse-Bienvenüe, direction Charles-de Gaulle-Étoile. La rame arrive, elle s'y engouffre. Insensiblement, le jour s'est intallé : une fade lumière de début de printemps, piquetée de bruine. Mais, derrière les nuages, il se peut que le soleil couve. Dans une heure ou deux, maximum, on sera fixé.

             Peu de monde, dans le métro. Il est encore trop tôt, les travailleurs petit-déjeûnent sur un coin de table avant la migration quotidienne. Nora a précédé le rush et s'en félicite : les promiscuités sont déconseillées aux écorchés vifs.

             Anne habite un immeuble cossu, rue Vavin, dans le quinzième, en compagnie d'un mari homme d'affaire et de deux pré-adolescents. Nora compose le code, pénètre dans le hall, appelle l'ascenseur. Se retrouve au troisième étage sans trop savoir comment.

             Elle sonne. Rumeur à l'intérieur. On perçoit clairement : Anne, y quelqu'un ! —  J'ai entendu, je ne suis pas sourde — Tu ouvres ? — Pas dans cette tenue — Jean-Baptiste ! Jean-Baptiiiiste ! — Oui, p'pa  — Va ouvrir, s'il te plaît — Qu'est-ce qu'on peut bien nous vouloir à cette heure ?

             Clic-clac, bruit de loquet. Double serrure blindée. La porte s'entrebâille, maintenue par une chaîne. Dans la fente, un museau méfiant, tavelé d'acné.

             — Bonjour, Jean-Baptiste.

             — Maman, c'est tante Nora !

             — Fais-la entrer, j'arrive.

             Un instant plus tard :

             — Bonjour, ma chérie, s'écrie Anne, en peignoir-éponge, décoiffée et les bras tendus.

             «  Elle est marrante, comme ça, s'attendrit Nora. C'est bien la première fois que je la vois nature. Ça la rajeunit.  En salopette et les cheveux défaits, elle serait presque sympathique. »

             Elle s'embrassent.

             — Qu'est-ce qui se passe ? s'informe Anne. Un problème?

             — Pas vraiment. Je peux avoir du café ?

             — Il est en train de passer.

                                                                                                                                       (A suivre)

     

    « FOLLE D'AMOURBonne surprise ! »

  • Commentaires

    1
    Mardi 9 Avril 2013 à 10:06
    Tororo
    Derrière les nuages, il se peut que le soleil couve? Ce serait bien.
    2
    Mardi 9 Avril 2013 à 11:17
    Benoît Barvin
    Mais que couve-t-il, ce cher soleil? Tha's the question...
    3
    Mardi 9 Avril 2013 à 12:04
    Benoît Barvin
    Ahaha! Je n'y aurais pas pensé... Faudra que j'écrive un texte pour enfants sur ce joli paradigme...
    4
    Mardi 9 Avril 2013 à 23:39
    Castor tillon
    "— Pas dans cette tenue" ?
    Mais j'ai très envie de savoir dans quelle tenue était Anne.
    5
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Boh, faut pas trop rêver, quand même...
    6
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Veux-tu dire par là que le soleil N'EST PAS UNE GROSSE POULE ?
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    7
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    hi hi ! A toi de jouer, camarade !
    8
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    gudule
    Bien pire que ce que tu imagines !
    9
    Pata l
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:36
    Pata															l
    Et je suis sûre qu'elle a rien vu venir, la sœur Anne, de cette visite !
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