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FOLLE D'AMOUR
Chapitre 63
Résumé des chapitres précédents : Les petits matin, chez Anne, sont loin d’être sereins. Nora, déjà si perturbée, avait-elle besoin de ça ?
Nora presse ses oreilles de ses deux poings fermés. Du silence, par pitié ! Mais les remous de son sang dans ses tempes prennent le relai. Le silence est un leurre, seule la mort est muette.
Elle regarde son café : si je bois, je vomis. Mentalement, elle court aux WC, ouvre la cuvette, s'épanche. Quelle horreur ! Elle jette le contenu de la tasse dans l'évier, récupère son sac.
— J'y vais, crie-t-elle. Je reviendrai plus tard !
— D'accord, répond Anne avec une sorte de soulagement.
Ouf, enfin dehors ! Fuyons cet enfer domestique.
"J'avais raison, tout à l'heure : voilà le soleil, le ciel tient ses promesses."
Nora respire à pleins poumons ; la nausée s'estompe. L'air est frisquet, à peu près pur — privilège des matins que les gaz d'échappement n'ont pas encore souillés.
"Qu'est-ce qui m'a pris de vouloir m'enfermer chez ma sœur ? Leurs miasmes familiaux, c'est du malaise en gelée. Je n'ai vraiment pas besoin de ça en ce moment !"
Elle s'étire, et une îvresse soudaine, incongrue, la soulève. Un vent de liberté.
"Paris est à moi, je suis seule, sans entraves. Personne ne m'attend nulle part. Cette ville, c'est exaltant. J'ai le mors au dent, Charlie, tu te rends compte ? Où y a-t-il un rade, que je prenne des forces pour l'aventure ?"
(A suivre)
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Commentaires
1Castor tillonJeudi 11 Avril 2013 à 13:57Répondre2guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:353Pata lVendredi 29 Août 2014 à 13:35
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