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FOLLE D'AMOUR
Chapitre 88
Résumé des chapitres précédents : Les pratiques amoureuses de Lulu et Sylvain décontenancent Nora. Forcément, hein : une fleur des champs !
Le lendemain, au réveil :
« Qu'est-ce que je fais, aujoud'hui ? » se demande Nora.
Encore une interminable journée à tirer. Exister, quelle épreuve ! Et cet appartement, glauque à souhait. Et les deux autres, toujours tapis dans leur mausolée à trafiquer on ne sais trop quoi. Et ce polar de mes deux auquel je ne comprends rien...
« Si j'allais à Beaubourg ? »
Bonne idée. Y a du monde, au moins. Des choses à voir. En plus, c'est à côté.
Sur le parvis du centre Pompidou, avaleurs de sabre, jongleurs, camelots, mimes et comédiens se produisent au p'tit bonheur la chance. Une foule curieuse, coagulée autour des plus brillants, clairsemée aux abords des autres, encombre le pavé. Si ce n'est pas la Cour des Miracles, ça y ressemble trait pour trait. Nora se faufile entre les badauds.
Que se passe-t-il, là-bas ? Un attroupement, des cris. Elle joue des coudes pour se rapprocher. Gilet de flanelle, pantalon grand-père, godillots, chapeau melon, maquillage approprié ; un clown. Ils pullulent dans le coin. Et que fait-il, ce clown ? Des grimaces, comme il se doit. De pauvres mimiques fort peu originales ; un débutant sans doute. En tout cas quelqu'un sans génie. Il crache le feu, aussi.
— Vas-y, Bobo, lance une voix dans la foule.
Nora s'assied à même le sol. Sa vue se trouble. Des larmes ? Fi, que c'est sot ! Amusons-nous plutôt à superposer les portraits. Rajoutons une moustache à cette trogne barbouillée de benzène, scotchons une Germaine à ces épaules. Dans ces mains, plaçons un petit violon. Cet œil, rendons-le vif et ourlons-le de cils roux, très longs, très écartés sur la paupière inférieure. Lààà, l'illusion est parfaite.
La voilà prête à apprécier le spectacle — et même, selon son habitude, à être bon public.
Torche enflammée, crachat d'essence, geiser incandescent, bravo Bobo ! Le clown exécute trois cabrioles, un double saut périlleux, retombe sur ses pieds, salue.
C'était le bouquet final. Les spectateurs applaudissent puis s'égaillent. Mais Nora n'en a cure. Devant elle, Germaine ricane toujours, les bras ballants, le groin distordu, d'une laideur à vous glacer les sangs. Puis Charlie se retourne et lentement recule, se fond dans le brouillard, devient flou, inconsistant, délétère. Et ne reste que Bobo, sans masque, pitoyable.
(A suivre)
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Commentaires
1Benoît BarvinLundi 6 Mai 2013 à 07:42Répondre
Le dernier paragraphe est carrément flippant.
Ceci dit, c'est une salope quand même.
Pour nous rabibocher je vais lui dédier une chanson:
Elsa a les trous d'nez qui puent, chanson olfactive:
La ptite Elsa, za, za
Est la plus zu, zu, zu -
- Tile des amies, mi, mi,
C'est bien gentil!
Mais elle a un ptit, tit,
Petit défaut, faut, faut,
Ses trous de nez, nez, nez,
Sentent pas l' muguet.
Je passe le relais à Castor pour le second couplet.
♫ Question d'saison ♪ zon zon,
Foin ♬ du muguet !
♫ L'exhalaison ♪ zon zon
Fleure ♬ bon le pet !
♫♪ Elsa s'oublie, ♩♬ c'est son essence,
Sa panoplie ♫♪ d'incontinences !15guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3516guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3517guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3518guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3519guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3520guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3521guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3522guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:35
Sinon, ben ton portrait d'Elsa Himmer, la belle frappeuse, n'est pas très glamour, franchement ! Et la description détaillée de ses trous de nez ferait presque oublier le charme discret de sa prestation !
Je suis curieuse de savoir ce qu'en pense Tororo !23guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3524guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3525Pata lVendredi 29 Août 2014 à 13:3526Pata lVendredi 29 Août 2014 à 13:3527guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:35
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