• FOLLE D'AMOUR

    Chapitre 97

      Résumé des chapitres précédents : Mais.. mais... mais... Nora ne serait-elle pas en train de craquer pour l’ange ? Ce n’était pas prévu au programme, ça !

     

             C'est une voix en provenance du couloir qui rompt  l'enchantement.

             — À la semaine prochaine, ma chérie, et encore merci !

             Le gros chauve, ayant conclu sa petite affaire, se dirige vers la porte d'entrée, suivi de la vénale dans sa voiturette. L'ange se précipite.

             — Tout s'est bien passé ?

             Certes. La question ne se pose même pas. Mademoiselle Lulu était au mieux de sa forme.

             — On sent tout de suite l'amateur éclairé, sourit l'ange.

             Vêtue d'or et d'argent — quoique légèrement, très légèrement dépenaillée ; juste ce qu'il faut —, Lulu brille de tous ses feux.

             « L'amateur n'a pas grand mérite », pense Nora, en totale contradiction avec elle-même.

             Elle se sent bien. Pour la première fois depuis des jours et des jours, les semelles d'angoisse qui la clouaient au sol ont quitté ses pieds. Elle a les chevilles ailées, le corps en apesanteur. Les bains d'Éternité, surtout impromptus, rien de tel pour vous requinquer.

             — Vous êtes magnifique, mademoiselle Lulu, déclare-t-elle avec ferveur.

             Deux yeux gigantesques se plantent dans les siens. L'infirme ouvre la bouche. Pousse du dedans pour émettre un son. Force, force. Y parvient enfin.

             — Va-t'en, glapit-elle, en tordant effroyablement ses lèvres.

             Nora a un mouvement de recul, quémande le soutien de l'ange. Mais, de dos dans l'encadrement de la porte, ce dernier  semble n'avoir rien entendu.

             — Fous le camp, voleuse d'homme ! répète la voix âpre, comme arrachée sous la torture aux cordes vocales.

             L'ange se retourne. Il ne dit rien. S'écarte, laissant béante l'ouverture dans laquelle piétine le client. Au-delà de cette limite, les billets pour l'Éternité ne sont plus valables.

             Nora obtempère avec une vivacité qui la surprend elle-même. Elle court vers sa chambre, empoigne son sac et, clip-clop, clip-clop, se taille sans même dire au revoir. Ayant, dans sa hâte, oublié ses médocs sur le parquet, à côté du matelas.

             — Puis-je vous raccompagner, jeune fille ? propose le client, poli mais égrillard.

             Dans un « Non ! » primal, elle dévale l'escalier tandis que l'ange reclaque la porte du paradis.

                                                                                                                                   (A suivre)

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 15 Mai 2013 à 08:06
    Benoît Barvin
    Et revoici Nora à la rue, alors qu'elle touchait du doigt les ailes de l'ange... Mon dieu que les écrivains sont sadiques avec leurs personnages...
    2
    Jeudi 16 Mai 2013 à 00:25
    Castor tillon
    Lulu, c'est pas une marrante, elle est pas Lulu dick, malgré son métier.
    Sorry for the "dick", je ne le fe'ai plous.
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    3
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:34
    gudule
    Vous en êtes zun autre, mon cher Benoît Barvin !
    4
    Mélanie
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:34
    Mélanie
    Nooon ! Pas les médicaments !
    5
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:34
    gudule
    Hélas...
    6
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:34
    gudule
    Espèce de franglais, a !
    7
    Pata l
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:34
    Pata															l
    Voilà Nora aussi déchue que déçue...
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