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FOLLE D'AMOUR
Chapitre 106
Résumé des chapitres précédents : Triste destinée que celle de Florida. Son mari l’a quittée le jour même de ses noces. Juste après l’incendie, oui, c’est ça. Pour une nuit d'amour, elle n’avait plus le physique.
Nora respire à fond, pour tenter d'apaiser son grelottement interne, puis signale :
— Moi, j'ai un copain, il a vécu un peu le même truc. Mais il s'est nettement mieux comporté : il n'a pas largué sa nana, au contraire, elle lui rapporte. Y a une clientèle pour les anatomies difficiles. Si tu veux, je te donne son adresse.
— He huis houjours hierge, avoue gravement Florida.
— Dans ce cas, se rétracte Nora, ce n'est pas du monde pour toi. Tu aurais tort de griller les étapes, n'en parlons plus.
Deux minutes de silence pour cette carrière brisée dans l'œuf. Tip tap, perçoit-on dans le lointain.
— Voilà miss Monde, s'exclame Yvette.
Elle se lève, Florida également, et toutes deux courent à la rencontre de l'arrivante. Embrassades, congratulations.
— T'as maigri, toi ! dit une voix bizarre.
— Hrois hilos ! répond fièrement Florida.
Le trio réintègre le cœur de la station.
— Miss Monde, Nora, présente la vieille.
La quarantaine bien sonnée, le mètre quatre-vingt dix, une carrure d'hercule de foire, une tronche de boxeur. Et un charmant petit ensemble en dentelle noire agrémenté de roses pompon.
Miss Monde est un travelo.
— Un transsexuel ! rectifie-t-elle.
Là, la nature a été vache. Cette quintessence de mâle a une âme de jeune fille.
— Enchantée, fait Nora tout en pensant : sincères condoléances.
Elle serre la paluche qu'on lui tend, et dont les doigts couverts de bagues bon marché émergent de délicates mitaines. Cette personne a d'office toute sa sympathie. L'énorme faciès est affable, les lèvres mal carminées pleines de cordialité. La chevelure, surmontée d'un bibi, plus drue que de la soie de sanglier mais fort joliment mise en plis.
— J'adore votre coupe, assure Nora.
Ses terreurs de tout à l'heure se sont évaporées. Rien de malsain dans cette assemblée féminine, rien de louche. Que des êtres comme vous et moi, que la vie a davantage malmenés que la moyenne et qui se serrent les coudes devant l'adversité.
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Commentaires
1LeyciaanLundi 27 Mai 2013 à 20:19Répondre5GUDULEVendredi 29 Août 2014 à 13:346GUDULEVendredi 29 Août 2014 à 13:347guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:348Duri KIMVendredi 29 Août 2014 à 13:34
On va publier votre livre "Valentin Letendre-amour, magie et sorcellerie" en Juillet. Nous avons besoin de votre portrait pour vous présenter à nos lecteurs. Vous pouvez m'en donner meilleur par email?
cordialement
Duri KIM9Pata lVendredi 29 Août 2014 à 13:3410guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3411guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:34
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