• FOLLE D'AMOUR

    Chapitre 113

     

    Résumé des chapitres précédents : Aïe, aïe, aïe, le récit de Miss Monde fait un flop. Ces auditrices sont sans pitié !

     

        — Si on votait ? intervient Ave Maria, conciliante.
        — Haccord !
        — Puisque vous insistez... grogne Yvette.
        — Ceux qui sont pour que miss Monde continue, levez la main !
        Il n'y a que Nora.
        — Les contre, à présent.
        Toutes les autres. Écrasée par la majorité, Miss Monde ronge son frein et ne va pas, c'est sûr, tarder à exploser. “ Gare au grabuge! prémonitionne Nora en s'éloignant prudemment. Si elle abat son poing sur le carton, les bouteilles et les verres voleront en éclats, et il y aura peut-être des blessés. À moins qu'elle n'étripe quelqu'un — auquel cas il y aura des morts. ”
        — Calme-toi, la grosse, glousse Yvette, en tapant dans le dos du transsexuel. Je suis sûre qu'en réfléchissant un peu, t'as une autre solution.
        — Mais oui, Bibiche, renchérit la sœur. Tu sais bien que, dans la vie, il existe toujours plusieurs débouchés. Toi, tu t'obstines à prendre systématiquement le même ; c'est de la paresse intellectuelle, ça ! Creuse-toi la cervelle, que diable ! (Oups, ça m'a échappé, pardon Jésus !) Ton imagination, elle te sert à quoi ? À pisser dedans ?
        Bon gré mal gré, miss Monde se rend à leurs raisons. Fera-t-elle une nouvelle tentative ?
        — Oh, oui ! l'incite Nora avec ardeur.
        Complaisamment, Florida se lève, furète trois secondes dans un tas de détritus, en ramène une planche qu'elle pose sur la caisse, pour colmater le trou. La charmante attention emporte les dernières réticences de miss Monde, qui remonte sur son perchoir.
        — À douze ans, j'étais ce qu'on appelle un beau garçon : sportif, costaud, débordant d'énergie et de vitalité. Mes parents m'adoraient, ils avaient toujours rêvé d'avoir un fils. Ma mère  ne portant pas de lingerie fine, je n'ai eu, pour ce genre de textile, aucune trouble attirance, et jamais il ne me serait venu à l'esprit de lui piquer combinaisons et porte-jarretelles pour m'en affubler en cachette. Je collectionnais, au contraire, les photos de John Wayne et les maquettes d'armes à feu. Puis j'ai grandi, commencé à draguer les filles. Ah, j'étais un fameux luron ! Il me les fallait toutes ! À quatorze ans, j'ai jeté ma gourme entre les draps d'une grande mondaine, friande d'éphèbes. Elle s'est employée à faire de moi un mâle, dans toute l'acception du terme. D'ailleurs, par la suite, j'ai eu mon heure de gloire dans le cinéma porno : Freddy Sirocco, surnommé Le Membre, vous connaissez ?    
        Applaudissements.
        — Bref, inutile de préciser que jamais au grand jamais l'idée d'un quelconque mutation ne m'a effleuré. Le monde appartient aux hommes dignes de ce nom, ce que je me targue d'être. Si une démonstration vous tente, mesdames...
        Miss Monde se tapote vulgairement l'entrejambes.
        — ... la Bête est à votre disposition. Je commence par qui ?

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 19 Juin 2013 à 11:33
    Castor tillon
    Pff. On voit que Miss Monde n'a jamais tâté de la queue de castor.
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