•  

                                       ... ze bouquin !

     

           Chers lecteurs de ma Gudule que j'aime, je vous conseille de vous asseoir si vous ne voulez pas gerber debout. De plus, c'est une posture recommandée d'utilité publique pour lire des choses qui décoiffent sans tomber sur le cul.

           Deux monstres ont convolé pour accoucher d'un bébé baveux, impertinent et hilarant à souhait.
    Les heureux parents, Gudule au texte et Caza à l'illustration, ont la joie de vous faire part — aidés aux forceps par l'éditeur-accoucheur Jérôme Baud — de la naissance des "Contes à vomir debout".
           Par la grâce de notre maïeuticien, cette union contre nature a donné le jour à un livre-objet absolument hors-normes : format carré 20 X 20 cm, plus de deux cents pages d'histoires et d'illustrations à couper le souffle.

            Caza, c'est un dessinateur de BD de légende. Qui ne se souvient pas des "Mondes d'Arkadi", des "Scènes de la vie de banlieue", de "Laïlah" ? Sans parler de l'étonnant film d'animation Gandahar, des couvs des romans de SF chez "J'ai lu", de sa participation au magazine "Psikopat", et de plein d'autres et-cæteras...

           Bon, Gudule je ne vous la présente pas, hein, puisque vous êtes sur son blog, bande de fripons.

           Voilà la couv de la bête, à l'effigie de Gudule. Illu de Caza, donc, n'est-ce pas. Si vous cliquez sur l'image, ça vous envoie direct chez Armada sans escale. Bon, allez-y, quoi, Jérôme va pas vous bouffer.

    Couv à vomir debout

     

           Une petite dernière, juste pour le plaisir de vous voir baver debout^^ : l'image de l'histoire "Nouvelles technologies".

    Nouvelles technologies

     Bises. Le Castor ___ °ↀ°

     

     


    5 commentaires
  •  

                                  Quand je pense à Fernande... (ter)

     

             La même encore, quinze ans plus tard.

              Mariée avec un chirurgien esthétique, elle rentre de vacances dans une forme éblouissante.

             — Tu es vraiment en beauté, remarque une aide-soignante.
             Et elle, radieuse :

              — C’est grâce à mon mari. Il est doué, tu sais.

               — Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

             Geste adorable de lisser ses traits, mais si discret qu’on le remarque à peine.

                 — Il m’a tirée de partout !

     


    3 commentaires
  •  

                               Quand je pense à Fernande... (bis)

     

             La même infirmière, aux prises avec un pansement récalcitrant, interpelle un de ses collègues, plus doué qu’elle en la matière :

             — Dis donc, Louis, toi qui bandes si bien, tu ne veux pas me filer un coup de main ?

    Elle n’a compris que plus tard l’éclat de rire général.


    4 commentaires
  •  

                                         Quand je pense à Fernande...

     

             Une de mes amies, infirmière de son état, m’a raconté cette anecdote que, pour ma part, je trouve hilarante. Au début de sa carrière, elle se trouve un jour dans l’obligation de raser le pubis d’un patient bien monté. Cette formalité la gêne d’autant plus qu’il est visiblement émoustillé. Très embarrassée, elle appelle sa chef  à la rescousse. Cette dernière, une sexagénaire qui, à l’évidence, connaît la musique, s’empresse de la suivre au chevet du loustic qu’elle apostrophe gaillardement :

    — Et maintenant, mon p’tit bonhomme, qu’est-ce qu’on fait ?

    La question s’agrémente d’un claquement de dentier qui, instantanément, coupe court au malaise.


    4 commentaires
  •  

                                        Règlements de contes

     

             Parlez-moi donc de la clairvoyance des mères !

             La mienne, réfractaire à toute forme de sensualité, tant par principe que par tempérament, supportait mal mon romantisme exacerbé. Afin de me garder dans le droit chemin, elle éloignait de moi ce qu’elle nommait « les tentations », m’interdisant — entre autres — d’écouter les chansons de la radio (que j’adorais).

             — Ces sottises te font tourner la tête, prétextait-elle.

            Elle surveillait également mes lectures, ne m’autorisant que des livres édifiants, dépourvus de la moindre allusion charnelle. Quant aux films, je n’avais droit qu’à ceux autorisés par l’office chrétien du cinéma, et encore ! sous son chaperonnage intensif. (je crois avoir raconté dans une autre Solitude comment, à chaque baiser échangé sur l’écran, un coup de coude maternel me rappelait à l’ordre, afin que je détourne pudiquement la tête.)

    Par chance, il y avait Marraine.

             Marraine était ma grande cousine. Elle avait quinze ans de plus que moi, et c’était une conteuse hors-pair. Je pouvais l’écouter durant des heures improviser des sagas médiévales remplies de duels, de tournois, d’enchanteurs, de dragons, et de princesses captives, délivrées par d’ardents chevaliers. Ces récits nourrissaient mes rêves et comblaient mes pulsions romanesques.

             Jusqu’au jour où, rattrapée par ma nature profonde, je voulus découvrir « en vrai » ce qui n’était encore qu’une vue de l’esprit. S’ensuivit, comme de juste, un petit ventre rond qui valut à Marraine l’engueulade de sa vie.

             — Tout est ta faute, vitupérait ma mère. Tu as saboté mon éducation en confortant ma fille dans ses lubies, au lieu de les lui extirper du crâne. C’est à cause de tes stupides histoires qu’elle a cédé à ses penchants malsains. Et voilà le résultat !

             Ma pauvre Marraine eut du mal à se remettre de ces accusations. Et pourtant… Ce sont ses histoires qui, en formatant mon imagination, m’ont permis d’entrer en littérature, et d’y faire carrière durant plus de trente ans ; ce sont ses histoires qui, en ouvrant mon cœur aux délices de l’amour, ont transformé ma vie en une succession d’instants magiques, et ce, jusqu’à la fin, puisqu’une romance de conte de fées ensoleille à présent mes dernières années.

            N‘en déplaise à maman, si j’avais suivi ses préceptes plutôt que de savourer les belles histoires de Marraine, je serais sans doute aussi aigrie qu’elle, et j’aurais perdu ma faculté de rire de tout — même de la mort.

            Merci, Marraine !

     

     


    3 commentaires