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                                                    Foufoune

     

             Les petits noms tendres, il n’y a rien de plus ringard — ou de plus adorable, selon l’angle où l’on se place. J’avais pris l’habitude, allez savoir pourquoi, de surnommer ma fille «Foufoune ». Elle avait alors une vingtaine d’année et travaillait comme maquettiste dans un journal d’humour (ce qui, malheureusement — mais honnêteté oblige !) amoindrit la portée du gag.

             Un jour où elle est censée être seule au bureau, je l’appelle ; une voix féminine me répond. Et moi, sans réfléchir :

             — C’est toi, ma Foufoune ?

             La dame s’étrangle au bout du fil et raccroche avec un «  Non mais dites donc, vous ! » qui me ravale direct au rang de satyre téléphonique (comme Michel Blanc dans Le père Noël est une ordure, oui, c’est tout à fait ça.)

             J’étais tombée sur la comptable, une quinquagénaire peu avenante qui faisait des heures sup’.

            

     


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