• ... Voici la couverture de mon album à paraître en juin aux éditions Lito.

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  • Chapitre 95

      Résumé des chapitres précédents : C’est ça qu’on appelle « un dialogue de sourds » ou je n’y connais rien !

     

             — Enfin, Sylvain, réfléchis, s’énerve Nora. Elle serait comptable ou écrivain, OK, j'applaudirais ton discours à deux mains. Mais elle vend son corps ! Et son corps... (mimique exprimant l'inexprimable) son corps...

             Les mots ne sortent pas.

             — T'as peur que le micheton se fasse pigeonner, c'est ça ? l’interrompt l’ange. Qu'il n'en ait pas pour son argent ?

             Il se marre.

             — Rassure-toi, il y a une clientèle pour ce genre de spécialité. Des détraqués, on les appelle. Ils préfèrent les naines, les bossues, les polios, les obèses. Ça fait hurler les bien-pensants — dont, entre parenthèses, il semblerait que tu fasses partie...

              Soupir.

             — Dans les siècles passés, les cours royales étaient peuplées de "monstres". Les cirques en regorgeaient. Tous les grands de ce monde se targuaient d'avoir au moins une "curiosité" parmi leurs favorites : siamoises, femme-tronc, femme à barbe, phocomèle. Les freacks  exhibaient leurs tares et les monayaient sans que nul n'y trouve à redire. Après tout, n'en sommes-nous pas tous là ? Chacun utilise au mieux ce que la nature lui a donné, que ces dons soient dans la norme ou non. Est-ce plus monstrueux d'avoir trois jambes ou une gueule de travers que d'écrire des symphonie à cinq ans, comme Mozart ? (Il se marre à nouveau)  Certains critères laissent rêveur : 110 de tour de poitrine, c'est very exciting, 110 de tour de tête, c'est atroce... Pourtant, où est la différence, hein ?

             S'emportant, soudain (« Cette faculté de changer d'humeur, de passer sans transition de l'ombre à la lumière a, véritablement, quelque chose de prodigieux », s'effare Nora.) :

             — Aujourd'hui, la standardisation à outrance est de rigueur. Les progrès de la médecine ont barré la route aux difformités congénitales. Les idiots de village pourrissent à l'HP, les doux dingues sont bourrés de neuroleptiques. Sous la pression des medias, des industries, de la mode, les critères imposés sont : beauté, jeunesse, minceur ; ne pas s'y conformer, c'est s'exposer au rejet, à la ségrégation. Le rêve d'eugénisme des nazis n'est pas loin...

                                                                                                                                    (A suivre)


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  • http://www.dunnoirsibleu.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=113

    A partir de 6 ans :

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  • Chapitre 94

      Résumé des chapitres précédents : Le chauve est un client. De Lulu, eh oui. Si ça, ce n’est pas le fond de l’abjection, ça y ressemble bien. Nora essaie en vain de l’expliquer à l’ange, toujours aussi serein malgré les circonstances.

     

             — Eh ben dis donc, t'as un sacré paquet de préjugés, dans ta p'tite caboche, constate Sylvain  tristement. Tu fais partie de ceux qui pensent que le plaisir est réservé aux gens beaux, jeunes et en bonne santé, c'est ça ? Qui excluent de la fête tout ce qui ne rentre pas dans le moule ?

             — Tu sais bien que non, mais y a des limites !

             — Lesquelle ?

             — Le... (elle cherche un mot qui traduise sa pensée et, ne le trouvant pas, prend le premier qui passe à sa portée)... le ridicule.

             Il hoche la tête.

             — Le ridicule...

             On dirait qu'il va pleurer.

             — Le ridicule... Tout ce qui n'est pas convenable est ridicule, tu as raison. Les vieux qui baisent, les estropiés qui dansent, les muets qui chantent, les handicapés qui jouissent, c'est ridicule — et même répugnant, n'est-ce pas ?

             Il hausse le ton, devient un archange de foudre et de fureur.

             — Euthanasie sexuelle pour tout ce qui a plus de cinquante ans et dépasse les quatre-vingts kilos ! Quant aux mal foutus, éclopés, flingués de la tête et déglingués de toute sorte, une bonne castration ne peut pas leur faire de mal, au point où ils en sont.

            Nora, livide :

             — C'est pas ça, mais...

             — Mais... Ah, que j'aime ce mais ! Le mais de la dictature morale, de l'intransigeance, du redoutable « politiquement correct ». Lulu, au nom de ce « mais », tu lui dénies le droit de gagner sa vie, d'exercer sa profession. Sous prétexte qu'elle est paraplégique, tu veux en faire une assistée, n'ayant plus le droit, en somme, que de se laisser nourrir et de fermer sa gueule. Belle mentalité !

                                                                                                                                             (A suivre)


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  • http://livre.fnac.com/a5579932/Gudule-Le-petit-prince-Pissenlit

    Une histoire pour les tout-petits à partir de 3 ans, avec de merveilleuses illustrations de Claude K. Dubois

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