• Episode 101

     

             Résumé des chapitres précédents : Le clan des buveurs de dattes, qui a pris nos héros en affection, veut intercepter la caravane d’Ibn-el-Zarzour pour se débarrasser du sperme de Chouchou.

     

             La caravane se composait d’une demi-douzaine de chameaux chargés de conteneurs métalliques, et d’une poignée de chameliers. En apercevant nos amis, qui leur faisaient des signes sur le bord de la piste, ils s’arrêtèrent.

             — Bonjour, dit Zoé (qui avait profité de son séjour pour assimiler quelques rudiments d’arabe). Que transportez-vous ?

             Le chamelier en chef eut une moue indécise.

             — Je n’en sais rien... Ça vient de France !

             — Par bateau ?

             — Oui...

             Cette réponse donna le signal de l’attaque. Banquenstein siffla, et aussitôt, des hommes masqués et armés jaillirent de derrière les dunes. Sous les yeux hagards des chameliers, paralysés d’horreur, les conteneurs furent désanglés, jetés à terre et criblés de balles. Puis, tandis qu’ils répandaient à gros bouillons leur contenu sur le sable, Abdelkadder, qui dirigeait la manœuvre, lança aux pauvres bougres :

             — Maintenant, barrez-vous !

             Afin de hâter la chose, il tira quelques salves en l’air, si bien que bêtes et gens s’enfuirent ventre à terre, sans demander leur reste. Puis les rebelles reprirent le chemin du fortin, en se félicitant d’avoir mené cette mission à bien « les doigts dans le nez ». 

             Ce n’est qu’une fois rentrés que Branquestein s’enquit :

             — Mais... où est passé Chouchou ? 

             Personne ne l’avait vu.

             — Chouchou ! Chouchouuu ! Où es-tu ? cria le chirurgien, les mains en porte-voix.

             Force lui fut bientôt de se rendre à l’évidence : son petit protégé avait disparu.

                                                                                                                                       (A suivre)            

     


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  • Fais pas ta Marilou !

             J’avais une cousine dont le mauvais caractère était proverbial. Au point que, chez nous, « Fais pas ta Marilou ! » s’employait couramment — à son insu, bien sûr, ainsi qu’à celui de sa famille.

             Un jour, au cours d’un repas, le nouveau copain de ma fille, croyant qu’il s’agissait d’une expression toute faite, lance étourdiment à l’un des convives qui râlait sans cesse : 

             — Allez, François, arrête de faire ta Marilou !

             Dans le silence gêné qui suit, François se lève de table et sort de la pièce en claquant la porte. Forcément : Marilou, c’est sa mère...

             — Eh bien, il a de qui tenir, remarque le responsable du malaise, après qu’on lui ait expliqué sa bourde.


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  • Episode 100

             Résumé des chapitres précédents : Zoé narre à ses hôtes les 99 chapitres qui précèdent. Marrant, non, comme mise en abîme ?

     

             Et quand ce fut fini :

             — Quel Destin, par Allah ! s’écria Airifik d’une voix chevrottante.

             Il cracha la fumée odorante du narguileh puis, se tournant vers un groupe de rebelles à loilpé :

             — C’est à la prochaine pleine lune que passe la caravane d’Ibn-et-Zarzour, non ?

             — Oui, approuva l’un d’eux.

             — Après-demain, si je ne m’abuse, ajouta un autre.

             Monique hocha songeusement la tête.

             — Il faudra s’assurer qu’ils transportent bien le sperme, et dans ce cas...

             — Dans ce cas ? 

             — Nous abreuverons le désert.

             Le surlendemain, nous retrouvons nos trois héros, vêtus de gandouras et de turbans, plantés sur le bord de la piste.

             — Chouette communauté, n’est-ce pas ? dit Zoé, en désignant le fortin du menton.

             — Oui, mais fatigante.

             D’un geste un peu las, Branquenstein massa ses tempes douloureuses.

             — Leur jus de dattes, là, c’est sympa mais ça cogne. En plus, quand Chouchou a bu, il est intenable !

             Il mima quelque chose d’obscène puis, s’adressant à Dora :

             — Je t’ai vue, gourgandine, dit-il d’un air de reproche.

             — Rien de plus naturel, voyons ! gloussa Zoé. Prenez donc exemple sur nos hôtes et remballez vos préjugés, cher chirurgien...

             Un nuage de poussière, au loin, l’interrompit. La main en visière sur les yeux, elle scruta l’horizon aveuglant.

             — Ah, je crois que les voilà !

                                                                                                                         (A suivre)

     

     

     


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  • poupeeYeuxVivants.JPG

    Attention, un illustrateur peut en cacher un autre !

            1997. Le Manège de l’oubli sort chez Nathan, avec d’admirables illustrations de François Roca. Je nage dans le bonheur. En jeunesse, les dessins ont une importance primordiale. Ils subliment le texte ou le desservent, et peuvent même, dans certains cas, le réduire à néant. Car ce sont eux qui, en premier lieu, interpellent le public, et lui donnent ou non l’envie d’acheter le livre. La découverte de l’histoire ne vient qu’après...

             L’année suivante, à la demande l’éditrice, j’écris La poupée aux yeux vivants spécialement pour François Roca. Il excelle dans les clairs-obscurs, les ambiances étranges, les plans vertigineux ? L’intrigue en regorge. Bref, je lui mitonne un récit sur mesure, dont je visualise déjà le résultat.

             Manque de bol, l’éditrice, en établissant son planning, ne s’est pas assurée qu’il était libre. Or, il a déjà une série d’albums en chantier... Qu’à cela ne tienne, avec ou sans lui, le livre sortira ! Sans que j’en soie informée, l’illustration est confiée à une débutante dont c’est le premier travail, et qui ne maîtrise ni le dessin, ni la couleur, ni la perspective. Résultat : un flop monstrueux.

             En découvrant le carnage, j’en ai chialé. 

     

    PS : Je rappelle que François Roca est l'illustrateur des "Contes et Légendes des Mille et Une Nuits"


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  • Pour ceux qui ont suivi sur mon blog les mésaventures de Phiphi et Brigand, la nouvelle est de taille. La rue de la peur est donc définitivement devenue "rue du chien mort" comme en atteste la photo-montage de notre ami Castor Tillon. 

    rue-du-chien-mort.jpg


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