• Épisode 42

              Résumé des chapitres précédents : Sacrée Ruth Prout ! Elle s’est fait faire un poupon ailé par Sire Concis, et maintenant, la voilà qui chasse l’homme-grenouille dans la Mer du Nord. Quand je vous disais que c’était une baroudeuse !

     

             Tandis que les deux plongeurs disparaissaient au creux des flots, Zoé dirigea son embarcation vers le yacht d’Aurore et du Mollah Mou. Ces derniers, occupés à scruter les vagues, ne la virent pas aborder, de sorte que lorsqu’elle leur cria : « Haut les mains ! », ils sursautèrent salement.

             Force leur fut d’obéir, car la trayeuse braquait sur eux un fusil de chasse sous-marine, trouvé dans le sac de sport de Ruth.

             — Toujours aussi fouille-merde, hein, lui lança néanmoins Aurore. Tu ne peux pas nous lâcher la grappe cinq minutes ?

             — Déformation professionnelle, répondit finement Zoé.

             — Et mauvais jeu de mots, siffla le Mollah.

             — Trève de compliments, reprit Zoé, en lui pointant son arme sur le ventre. Tu vas m’expliquer à quoi vous jouez, mon petit bonhomme. Et plus vite que ça !

             Sentant qu’il risquait un troutrou dans le bidou, le Mollah Mou s’exécuta.

             —L’Avenir est en marche, déclara-t-il d’une voix vibrante. La race humaine vit ses derniers instants. Bientôt, la terre sera peuplée d’être supérieurs qui respecteront la nature, préserveront la biodiversité et rendront sa virginité à la planète...

             — Expliquez-vous !

             — De cette Mer sacrée jaillira bientôt l’Armée des Etoiles, intervint Aurore. Et rien, tu entends, Zoé, rien, même pas toi ni ta ridicule copine aux gros seins, ne pourrez l’empêcher. 

             — D’autant que c’est à vous, et à vous seules — avec votre grand zouave ailé, là — que nous devons ce miracle, ajouta le Mollah Mou. Les générations futures vous en sauront gré.

              — Que... que voulez-vous dire ?

             — C’est ça, fais l’innocente, gloussa Aurore.

             Et son ricanement, tel une lame de rasoir, trancha l’air marin.

                                                                                                                                      (A suivre)


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