•                                     COLUMBO, AU SECOURS !

     Au risque de passer pour une « complottiste » (comme 57% des français), je me suis amusée à faire la liste de tout ce qui ne colle pas, dans l’affaire DSK. Un embrouillamini de contradictions, d’allégations mensongères et d’affabulations, dues, en grande partie, aux délires de médias qui affirment tout et n’importe quoi. Aucun auteur de polar n’oserait mettre en scène un tel ramassis d’invraisemblances (et je sais de quoi je parle). En tout cas, Columbo ne s’y serait pas laissé prendre - non plus qu’Hercule Poirot, Miss Marple ou Harry Dickson !

     Petit tour d’horizon des foutages de gueule médiatiques.

     - La presse a affirmé que la caméra vidéo de l’étage avait filmé la victime, sortant en état de choc de la chambre de DSK. C’était même présenté comme une preuve à charge. Maintenant, on apprend qu’il n’y a pas de caméra à cet étage, mais uniquement à l'accueil et au premier étage, devant les salles de réunion.

     - La presse a affirmé que la femme de chambre était entrée dans la chambre de DSK avec son pass. Maintenant, on apprend qu’il y avait déjà, à l’intérieur, un garçon d’étage qui débarrassait les reliefs du repas. C‘est cet employé qui l'aurait incitée à faire le ménage. Curieux, non ? Ainsi ce n’est pas une mais DEUX personnes qui ont ignoré la présence de DSK dans la salle de bains. Petite question : il n’y avait pas de vêtements ni de bagages, dans la suite ? Et le bruit de la douche, personne ne l’a entendu ?

     -  Celle qui se fait appeler Ophélia (pseudo éminement romanesque et sensuel) a 32 ans ; ce n’est plus une enfant. Mère de famille divorcée, vivant dans le Bronx et femme de chambre depuis trois ans dans un hôtel de luxe, elle doit en avoir vu des vertes et des pas mûres ! D’autant qu’elle est, semblerait-il, très belle. Les bénis-oui-oui, mâles et femelles, qui pleurnichent sur son sort me semblent d’une naïveté consternante. Personnellement, je pencherais plutôt pour une petite futée, commanditée ou pas, qui a sauté sur l’occasion de sortir de sa condition en encaissant, les doigts dans le nez, quelques dizaines de milliers de dollars. Et ce n’est sûrement pas moi qui lui donnerai tort !

     - En sortant de la suite de DSK, elle aurait dit : « Quelque chose de grave s’est passé ». Ce n’est pas ce qu’on dit quand on s’est faite agresser. On crie, on gueule, on insulte, on rameute les foules. On vitupère : « ce sale connard a essayé de me violer » — surtout les Africaines qui n’ont, en général, pas leur langue dans leur poche. Personnellement, j’en conclus qu’elle jouait assez mal son rôle. C’est peut-être ce qui innocentera DSK.

     - Son frère prend la parole pour affirmer qu’elle ignorait l’identité de son agresseur (qu’elle a formellement reconnu lors de la confrontation). Puis on apprend qu’en réalité, ce n’est pas son frère. Il n’est même pas d’origine Guinéenne, comme elle, mais Ghanéenne. Ce faux-frère nous dit également que, depuis l'affaire, elle est traumatisée. Elle n'en fait pas un peu trop, là ? Rappelons qu'il n'y a pas eu pénétration, mais seulement tentative. DSK aurait essayé de lui baisser son collant. Il aurait essayé par deux fois de lui mettre son zizi en bouche. Sans cogner, semblerait-il. Sans la menacer d'un surin. Sans être "en réunion". Y a-t-il de quoi rester prostrée une semaine après les faits ? Parce que bon, un sexagénaire bedonnant, c'est pas trop difficile de s'en débarrasser, même pour une femme. Une paire de baffes, un bon coup de genou dans les roupettes... Toutes celles (et nous sommes nombreuses) qui se sont retrouvées dans cette situation me comprendront. 

     - DSK venait dans cet hôtel depuis plusieurs années et prenait toujours la même suite. Tous les employés devaient donc le connaître (surtout une femme de chambre en poste depuis trois ans). Et si, comme le dit Bernard Debré « la direction de l’hôtel avait déjà couvert des frasques semblables, par le passé », le personnel devait être au courant. Les employés parlent entre eux. Il paraît qu’en France, « plus aucune journaliste ni femme politique ne voulait se retrouver seule avec lui » (sic), alors, au SOFITEL, il devait en être de même pour les femmes de chambre, non ? J’imagine leurs plaisanteries : « Gaffe, les filles, y a le bouc en rut de la 2806 qui est revenu ! » Or, quand on craint les boucs en rut, on évite d'entrer de manière impromptue dans leur tanière, surtout si on est jeune et jolie. À moins d’avoir une idée derrière la tête, bien entendu. Car le bouc en rut qui occupait une suite à 3000 € avait aussi des couilles en or...

     - Je croyais que dans les SOFITEL, les femmes de chambre travaillaient toujours par équipe de 2.

     - Je croyais que dans les SOFITEL, on s’assurait que l’occupant de la chambre (et a fortiori de la suite à 3000 €) était parti avant de faire le ménage. Personnellement, bien que je n’aie JAMAIS mis l’affichette « do not disturb » sur ma poignée de porte, je n’ai jamais reçu la visite de la femme de chambre, dans la mesure où ma clé était encore accrochée au tableau de la réception - et ça, dans des hôtels bien moins chics que le SOFITEL ! C’est donc une erreur professionnelle. Et là, ils auraient été DEUX à la commettre ? Invraisemblable.

     - Les heures ne concordent pas. On nous a d’abord annoncé que l’agression avait eu lieu à 13h, puis, pour contrer l’alibi du départ à 12h28 et du resto avec sa fille Camille à 12h45, la police avance cette agression d’une heure. La femme de chambre ne sait pas à quelle heure elle a été agressée ? Il n’y a pas de planning de nettoyage des chambres, à l’hôtel SOFITEL ?

     - Pourquoi, dans ce cas, la direction du SOFITEL aurait-elle mis plus d’une heure avant d’avertir la police ?

     - Pourquoi la victime n’a-t-elle pas porté plainte ?  Dans l’espoir d’une entente à l’amiable ?

     - Dans les hôtels de luxe, à New-York ou ailleurs, on prend en compte les petits besoins impromptus des VIP. En cas d'urgence, il suffit d’un coup de téléphone, et une escort girl se pointe dans les dix minutes. Un homme de la trempe de DSK préfère-t-il prendre le risque de violer une bonniche, alors qu’il connaît la loi zunienne, particulièrement sévère envers les délinquants sexuels ? Peut-on être directeur du FMI et manquer de jugeotte à ce point ? Se comporte-t-on en petit loubard de banlieue quand on est l’un des hommes les plus puissants de la planète ?

     - Quand on s’apprête à aller discuter le sort de la Grèce avec Angela Merkel et qu'on est sur la voie de la présidence de la République, est-ce qu’on se risque à violer une femme de chambre ? En éprouve-t-on seulement l'envie ? 

     - Quand, son forfait accompli, on se sauve comme un voleur en oubliant son téléphone portable, appelle-t-on quelques heures plus tard pour qu’on vous le rapporte, en indiquant l’endroit précis où l'on se trouve ? A ce propos, d’ailleurs, les informations sont contradictoires. Il a été dit que, à la demande des policiers, c’était le directeur du SOFITEL qui avait téléphoné DSK sur l'un de ses six autres portables, afin de pouvoir le situer. Mais la version la plus courante est que c’est DSK lui-même qui a appelé le SOFITEL. Le plus minable des truands amateurs ne commettrait pas une erreur aussi grossière ! 

     - Pourquoi la fille de DSK, principal témoin de la défense, ne s’est-elle pas manifestée ? Et si elle l'a fait, ce qui me semble plus que probable, pourquoi les journalistes ne l'ont-ils jamais mentionné ? 

     - Il a été dit dans la presse que les avocats de DSK envisageaient de plaider coupable de « relations sexuelles entre adultes consentants », par stratégie juridique. Mais dans sa lettre de démission au FMI, DSK affirme qu’il nie en bloc tous les chefs d’accusation. Encore une invention de journalistes en mal de copie ?

     Cette liste d’invraisemblances n’est pas exhaustive. Je me ferai un plaisir de la compléter, au fur et à mesure des nouvelles infos. Et j’invite tous les lecteurs de ce blog à jouer avec moi au jeu de « 77 erreurs » !

     

    On me signale à l'instant que la première personne à avoir parlé d'Ophélia, «  une charmante employée de 32 ans », est Bernard Debré, dans une interview donnée au Figaro dimanche matin. Le nom a été repris en chœur par les médias, alors que la présumée victime de DSK s'appelle, en réalité, Nafisatou Diallo. Où donc M. Debré est-il allé chercher ce patronyme de demi-mondaine, ainsi que les affirmations (démenties aussitôt par l'hôtel SOFITEL, qui parle de diffamation) selon lesquelles des scandales du même ordre auraient, précédement, été couverts par la direction ?

    On me rappelle également que l'arrestation de DSK avait été twittée samedi à 22h59, par Jonathan Pinet, militant UMP, soit 14 minutes seulement après l'événement, qui a eu lieu à l'aéroport JFK. « Un pote aux Etats-Unis vient de me rapporter que DSK aurait été arrêté par la police dans un hôtel à New York, il y a une heure », écrit-il. Même si l’heure et le lieu sont inexacts, comment cet internaute était-il au courant ? Cette information erronée a été relayée 23 minutes plus tard par le blog d'Arnaud Dassier, "Atlantico.fr", qui avait lancé, une semaine avant, l'affaire de la Porsche. Bizarre autant qu'étrange, non ? 

     


    33 commentaires
  • Sortie, le 28 mai, pour les Imaginales d'Epinal, la nouvelle anthologie des éditions Malpertuis : "Muséums", dirigée par Christophe Thill. Trente-quatre nouvelles sur ce thème éminemment fantasmatique, par des auteurs, connus ou non, dont j'ai le grand plaisir de faire partie. Si vous voulez en savoir plus, c'est ici : http://www.ed-malpertuis.com/spip.php?article40

    La superbe couverture est de Mandy

    Démo couv Muséums


    9 commentaires
  •  

                                         

                                        LA FOI DU CHARBONNIER

     

             — Moi, dit mémé Georgette, j’ai été élevée dans la religion. J’étais plutôt pieuse, d’ailleurs. Mais quand même, y avait deux trois petites choses qui me chiffonnaient...

             — Lesquelles, mémé ? 

             — La virginité de la sainte Vierge, par exemple. Ou le fait qu’Eve provienne d’une côte d’Adam. T’as déjà regardé une côte de près ? Pour façonner une femme dans ce petit bout d’os plat, faut vraiment être fortiche !

             — Normal : les bondieuseries, c’est rien que des conneries.

             — Je ne te le fais pas dire. Mais voilà : ma mère n’admettait pas que je puisse mettre en doute la parole de l’Eglise. Il faut avoir la Foi, qu’elle disait, ma môman. La « Foi du charbonnier » (c’était son expression).

             — En gros, elle t’interdisait de réfléchir. Heureusement que les temps ont changé !

             — Pas tant que ça, hélas. Aujourd’hui, ce totalitarisme de la pensée existe toujours — sauf qu’il est le fait des gouvernements et des médias. T’as entendu parler des conspirationnistes, complottistes et autres négationnistes ?

             — Les connards qui prétendent que c’est la CIA qu’a fait péter les twin towers ?

             — Ceux qui se posent des questions, tout simplement. Qui pointent du doigt les incohérences de la désinformation, ses zones d’ombre, ses contradictions, et qui réclament la vérité. Ceux-là, personnes ne les aime. Ils dérangent. Ils font tache. Rappelle-toi de la cabale contre Jean-Marie Bigard et Matthieu Kassovitz qui osaient contester la version officielle du 11 septembre. Tous les noms en « iste », ils y ont eu droit — de même que les noms en « ard », dans le genre de celui que tu viens d’employer. Le simple fait d’émettre l’hypothèse que, peut-être, on leur cachait des trucs, a suffi à en faire, aux yeux de la presse, de la télé et du public, des sortes de fous dangereux. Une vraie Inquisition !

             — Mais pourquoi ?

             — Quand des intérêts supérieurs sont en jeu, ça justifie tous les mensonges, toutes les manipulations, et gare à ceux qui ruent dans les brancards. On en a, en ce moment même, un exemple flagrant avec la mort de Ben Laden. Encore une belle fumisterie, à mon avis. Justifiée, comme toujours, par la « raison d’État ».

             — Hou, je te vois venir, avec tes gros sabots !  Tu vas nous ressortir la fameuse théorie du complot. 

             — Pas du tout, je veux juste qu’on arrête de nous prendre pour des truffes. Comme quand ma mère affirmait que Marie était vierge ou qu’Eve sortait de la côte d’Adam, tu vois ? 

             — Quel rapport ?

             — Moi, une mise à mort qui ne laisse aucune trace et tombe à pic pour bouster le dollars et redorer le blason d’un président, je peux pas m’empêcher de trouver ça suspect. Surtout quand les versions des porte-paroles de la Maison Blanche varient d’un jour à l’autre. Pour pas flairer l’arnaque, faut vraiment avoir le nez bouché. Oui, je sais, j’ai une vilaine mentalité. D’ailleurs, ma mère me le répétait sans cesse : « Dieu n’aime pas les incrédules ». Le système non plus.  

     


    5 commentaires
  • Voici l'article de Jean-Marie David-Lebret, paru dans Page, la revue des libraires :

    Skonibiblio-


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires